Dans le cadre de l’initiative Assainir l’Ordure et Liquide, les organisations de la société civile Kynarou et FAAB au Burkina Faso, PNE au Bénin et CN-CIEPA au Mali collaborent avec Niyel pour la mise en œuvre de leurs plans de plaidoyer nationaux.
Le changement de comportements et l’essor du sous-secteur passent aussi par le partage d’information, le plaidoyer et la sensibilisation via les masses média.
Dans ce sens, qu’une immersion dénommée « le parcours du vidangeur » a été réalisé le 05 Mai 2022.
L’Association des Blogueurs du Burkina a été invité pour prendre part à cette initiative à travers deux de leurs membres. Retrouvez-le récit de l’une d’entre elle.

« En tant que bloggeuse et membre de l’association des bloggeurs au Burkina, l’occasion m’a été donné de participer avec les membres d’autres associations en partenariat avec certains médias nationaux, au tournage d’un reportage sur les situations des vidangeurs de fosses septiques au Burkina Faso.
Initié par l’association KYNAROU, œuvrant dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, cette immersion dans le corps des vidangeurs dénommés parcours des vidangeurs a connu la participation de près d’une dizaine d’associations bien dans l’assainissement, dans la promotion du civisme que dans la communication.
Dans le cadre du tournage, nous avons suivi une équipe de vidangeurs manuels dans l’exercice de leur fonction. Ce fût dans la cour de M. X que nous avions avec eux procédé au vidange de la fosse sceptique.
Tombé de haut ou plutôt dans la fosse
Quelle ne fût notre surprise ! Les vidangeurs dans l’exercice de leurs fonctions disposent de peu de matériels de protection. Les combinaisons qu’ils ont ne les protègent pas des risques énormes d’infections d’autant plus qu’ils plongent dans la fosse pour procéder au vidange. Aucune méthode de désinfection préalable de la fosse n’est à signaler. Notre surprise ne s’arrêtera pas là dès que les premiers seaux de vidange sortent de la fosse remplit de déchets plastiques a telle point que nous nous posions la question de savoir s’il s’agit d’une fosse sceptique ou d’une poubelle.
Ensuite nous poursuivons avec l’équipe de vidange mécanique qui eux dispose d’un camion-citerne et des tuyaux d’aspiration de dimensions variables. Arrivé cette fois-ci dans la cour de M.Y, les tuyaux furent vite assemblés puis introduit dans la fosse. Le vidange se fait très rapidement et au bout d’une vingtaine de minutes, la fosse fut déjà bien vide.
A la question de savoir pourquoi les citoyens préfèrent la vidange manuelle au vidange mécanique, le propriétaire nous rassure que la vidange manuelle en plus de vider procède au cure des fosses tandis que la vidange mécanique ne cure pas mais aspire juste 90% du contenu.
Toujours selon lui, il n’est pas prudent de vider tout le contenu de la fosse car les tuyaux d’aspirations pourraient être bouchés par la consistance boueuse restante.

Déposer pour être traiter
Par la suite, nous avons suivi le camion jusqu’à la station de traitement de ses déchets. Là-bas, le camion est pesé à charge puis après décharge pour estimer la quantité de déchet qu’il aura à déverser. Sur ce site, des déversoirs sont construits avec des canaux de filtrage et d’épuration sous terrain.
Les déchets étant remplie de sachets plastiques, le premier filtrage est manuel et se fait à travers une grille en fer au déversage pour éliminer un maximum de déchets plastiques.
D’une capacité de réception de 16 tours par jours, la station se retrouve en surcharge avec plus de 50 tours par jours.
Ceci est dû à la croissance démographique fulgurante mais aussi à l’insuffisance d’infrastructures d’épuration.
Après le déversage, les canaux de filtrage et d’épuration souterraine aspirent tous l’eau contenue dans les déchets et avec le processus d’évaporation, en moins d’une semaine seule les déchets solides restent en surface. Ils sont ensuite récupérés manuellement après une cure puis stocké soigneusement. Ils constituent une importante source d’engrais organique malheureusement inexploité jusqu’à présent.
L’eau recueillie après filtrage et analyse est utilisé par les riverains de la zone dans leurs productions maraichères et autres activités agricoles.
La gestion des déchets demeure un défi majeur a relevé au Burkina Faso. La mauvaise organisation des acteurs ainsi que le manque d’infrastructure suffisante pénalisent énormément toute la chaine de fonctionnement.
Ainsi s’achève le ‘’parcours du vidangeur’’ et notre immersion »$
DENE G. Salimata